La prostitution et les droits y afférents

La prostitution étant considérée comme le plus vieux métier du monde, elle n’apparait cependant pas dans la liste des professions légales. Bien sûr qu’il existe un régime juridique de la prostitution, mais son évanescence est quelque peu apparent.

Le cadre de la prostitution est plus ou moins ignoré du point de vue juridique. Un paradoxe subsiste quand on analyse ce domaine. D’une part, le droit tente de lutter contre le phénomène tout en établissant des règlementations. Ce qui revient à accepter le fait. L’abolition pure et simple aurait suffi en cas de non-reconnaissance. Règlementer revient à accepter l’existence tant matérielle que juridique d’un concept.

Il existe 3 différents régimes en matière de prostitution.

Le prohibitionnisme traduit l’interdiction pénale de la prostitution, tant pour l’acheteur que pour le vendeur, il expose ces derniers à des sanctions. Le premier comme le second sont qualifiés de délinquants.

Le règlementarisme, de son côté, il considère la prostitution comme activité autorisée, donc en tant que telle elle doit être soumise à de règlementations. Même autorisée, on ne peut pas ignorer que cette profession comporte des risques, qu’il faut essayer de combattre comme les maladies vénériennes. La règlementation s’avère donc nécessaire, voire indispensable pour la bonne marche de la société, et pour éviter que cette profession qualifiée d’immorale ne se répande. L’inscription des prostituées sur un fichier sanitaire et social est obligatoire, ainsi qu’une visite médicale régulière. Les lieux d’exercice sont limités pour conserver l’ordre public.

L’abolitionnisme a eu pour premier objectif de lever la règlementation de la prostitution. Règlementer revenait à accepter ou même à encourager cette activité. L’abolitionnisme, de ce fait, tente d’abolir la règlementation, avant d’abolir par la même occasion la prostitution.

Ces trois concepts qui décrivent les régimes juridiques de la prostitution sont aujourd’hui encore d’actualité. La France, en adoptant la loi qui mettent les prostituées dans le camp des victimes, tâtonne dans son raisonnement de réduire les réseaux qui exploitent les prostituées par la traite ou par le proxénétisme. Il reste à savoir si cette mesure amènera les résultats escomptés ou au contraire, cela ne fera qu’accroître un nombre déjà hallucinant des pratiquants de cette profession (estimé à plus de 50 000).